Arrière John Cage

John Cage

Etats-Unis

L’influence de John Cage sur la musique du XXe siècle – dont il est, à l’instar de Stravinsky et Schönberg, l’une des figures majeures – peut en un sens être comparée à celle qu’a exercée Marcel Duchamp dans le domaine des arts visuels. Compositeur, mais aussi poète, peintre et mycologue, il a initié une véritable philosophie de l’art (et de l’acte) musical, elle-même imprégnée de philosophie zen et de la pensée de Henry David Thoreau, qui, remettant en jeu des siècles de tradition, a influencé plusieurs générations d’expérimentateurs. Né à Los Angeles, il apprend d’abord le piano, puis, sur les encouragements de Henry Cowell, délaisse la peinture pour la composition, qu’il étudie auprès d’Arnold Schönberg, à partir de 1933, à l’Université de Californie : de son élève, celui-ci dira qu’il est un « inventeur de génie ». Ses premières pièces mettent en œuvre ses idées, suivant lesquelles tout son ou bruit à sa place dans une structure musicale : Imaginary Landscape n° 1 (1939), première pièce électroacoustique, ou encore ses premières expérimentations pour piano préparé. En 1942, Cage s’installe à New York, où il rencontre Breton, Mondrian et Duchamp, et devient directeur musical de la compagnie de son compagnon, le chorégraphe Merce Cunningham, initiant un compagnonnage artistique particulièrement fécond. À la fin de cette décennie, sa découverte des philosophie orientales et du bouddhisme zen bouleverse radicalement sa conception de l’art, l’invitant à y accueillir le hasard. En 1952, il compose4’33’’, sans doute son œuvre la plus fameuse. John Cage commence à vivre de sa musique, en même temps que son influence grandit (acteur majeur de la New York School, il sera l’une des figures tutélaires du mouvement Fluxus) et que ses idées (qu’il expose notamment en 1958 à Darmstadt, puis dans nombreux écrits) font débat. Au fil des années, sa musique prendra une dimension sociale de plus en plus prégnante.